Aujourd'hui, l'imagerie cérébrale permet de visualiser ce qui ce passe dans le cerveau quand on est dans un état modifié de conscience.
Etre dans un état modifié de conscience ça permet :
- de modifier des perceptions
- d'assouplir la façon d'être au monde afin que la personne s'adapte à la réalité
- de remettre du mouvement là où c'est figé
- de quitter le contrôle de l'intellect et rejoindre une sensorialité, un monde plus à l'intérieur, une introspection
- d'avoir une hyper-conscience de soi-même
L'état de conscience est modifié dans un contexte, dans une inter-action patient/thérapeute.
Dans un état modifié de conscience, on a un accès particulier à la suggestion et c'est par ce biais là que le praticien en hypnose offre la possibilité à une personne de créer des changements, de remettre du mouvement là où c'est figé, qu'elle sorte d'une névrose, d'une obsession, d'une phobie, d'une douleur, d'une addiction...
Un état modifié de conscience n'est pas un sommeil mais un état modifié qui reste conscient. C'est un état entre veille et éveil.
Nous avons plusieurs niveaux à l'intérieur de notre conscience.
Ce sont sur ces niveaux de conscience que l'induction hypnotique permet de changer d'état de conscience.
L'hypnose est un état et une fonction cérébrale depuis des millénaires, elle est émise naturellement puisqu'elle appartient à l'espèce humaine.
L'état se définit par l'impression d'analyse de l'état mental que l'on a corrélé avec des données objectives physiologiques. La personne a une hyper présence au corps, à elle-même là au présent; elle est ni dans la passé, ni dans le mental, ni dans l'avenir, ni dans l'anticipation cérébrale.
Dans un état de conscience normale, on est souvent absent à nous-même parce qu'on a des choses à réfléchir, à penser, à prévoir, à contrôler, à maitriser et c'est cette absence qui nous empêche de résoudre des problèmes.
Une personne sous hypnose lâche le contrôle, met le mental en veille et a une hyper présence à "qu'est ce que ça me fait".
L'IRM fonctionnel permet actuellement de donner à l'hypnose le statut neuro-physiologique réel. Les images permettent d'analyser de façon très méthodique et très scientifique ce qui se passe.
Les images sont liées à ce que l'on appelle le collectum. Le collectum c'est l'ensemble de l'organisation du cerveau avec les aires corticales qui sont la base de la neurologie.
C'est leur anatomie qui met en relation des réseaux qui sont à l'origine de l'état de conscience.
- les réseaux de l'attention
- les réseaux de la ligne médiane : quand le cerveau est au repos, qu'il n'y a aucune tâche précise, il y a cette partie médiane qui est centrée sur les réflexions personnelles qui n'est pas active. C'est le réseau dit "par défaut"
- la saillance : c'est la valeur des choses. C'est un réseau plus profond qui est essentiellement mégalo-insulaire et strié qui fait une sorte de synthèse de ce qu'est la personne.
L'induction hypnotique permet de modifier l'équilibre de ces 3 réseaux, c'est pourquoi tout le monde n'a pas le même degré d'hypnosabilité.
La capacité à rentrer en hypnose varie d'un individu à l'autre en fonction de sa suggestibilité.
Lorsqu'on agit, il y a moins d'activation cérébrale et lorsqu'on ne fait rien c'est là qu'il y a le plus d'activité dans notre cerveau, c'est pourquoi un praticien en hypnose demande à son patient de ne rien faire et d'observer ce qui se passe en lui.
Pour rentrer dans un état d'hypnose, il ne faut rien attendre, ne pas avoir de préjugé, être complètement disponible, en confiance, et être spectateur de ce qui se passe.
Souvent, les personnes sortent de séance en disant :
"Oui ben je sais pas trop...je m'attendais à autre chose, j'étais conscient....je sais pas si ça a marché..." Ils ont un gros doute puis après coup, ils disent "Ça a été tout à fait radicale"
Le doute et l'incertitude sont exactement ce qu'on recherche, la position toxique c'est la position de certitude c'est à dire "je veux maitriser, je veux prévoir, je veux contrôler", c'est elle qui empêche le travail de se faire alors si en sortant de séance vous pensez "c'est un peu bizarre, à mon avis y'a rien eu", c'est bon signe parce que bien souvent, le travail se fait au delà de la séance, et c'est quand on maitrise pas que ça change.
Il faut une absence d'une nécessité de volonté pour qu'il y ait une action sur soi.
L'idée avec l'hypnose n'est pas "découvrez-vous vous même, essayez de savoir plus qui vous êtes et d'où vous venez, quelle a été votre enfance", l'idée c'est plutôt de dire qu'il doit y avoir un endroit, un lieu où on va pouvoir poser un levier pour créer le changement nécessaire à la personne.
Parfois, ça prend du temps de trouver l'endroit, le point d'appui où poser le levier parce que le patient doit aller lui-même au bon endroit et c'est en cherchant dans les ressources de la personne, en enlevant les barrières qu'on crée l'accès, et c'est lorsqu'on a trouvé le point d'appui, que le levier a été posé, que le changement a lieu.
Le patient doit aller au bon endroit et pour ça, il doit être prêt à changer et c'est souvent parce qu'il y a tellement de souffrance que le patient qui vient de lui-même est prêt à y aller et qu'il donne au thérapeute le mot clé, l'image clé qui va permettre de poser le levier qui va créer le changement. Lorsque le patient est prêt, la bascule peut se faire le jour même et parfois il faut plusieurs séances pour accéder à ce point de bascule.
L'hypnose n'est pas dans le pôle "je maitrise, je contrôle, j'analyse", elle est dans le pôle de l'aléatoire, de l'incertain, de ça dépend du patient, ça dépend du moment. C'est dans la sphère du particulier alors que la science est dans la sphère du général, c'est pourquoi il n'y a pas de protocole pré-établit qui marche sur tout le monde et que chaque séance est unique et entièrement construire avec et autour du patient.
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